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samedi 28 février 2015
vendredi 27 février 2015
Témoignage d'une étudiante sur son expérience dans orphelinat au Sénégal
L'équipe des rencontres culturelles s'est retrouvée
le jeudi 26 février
de 16h à 17h
Pour partager l'expérience d'une jeune étudiante au
sein d'un orphelinat du Sénégal à travers photos,
vidéos et témoignages...
jeudi 26 février 2015
Message du pape François pour le Carême
Le Carême est un temps de renouveau
pour l’Église, pour les communautés et pour chaque fidèle. Mais c’est
surtout un « temps de grâce » (2 Co 6,2). Dieu ne nous demande rien
qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu
lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn4, 19). Il n’est pas indifférent à
nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il
prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous
l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Mais
il arrive que, quand nous allons bien et nous prenons nos aises, nous oublions
sûrement de penser aux autres (ce que Dieu le Père ne fait jamais), nous
ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux
injustices qu’ils subissent… alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors
que je vais relativement bien et que tout me réussit, j’oublie ceux qui ne vont
pas bien. Cette attitude égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une
dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de
l’indifférence. Il s’agit d’un malaise que, comme chrétiens, nous devons
affronter.
Quand le peuple de Dieu se convertit à son
amour, il trouve les réponses à ces questions que l’histoire lui pose
continuellement. Un des défis les plus urgents sur lesquels je veux m’arrêter
dans ce message, est celui de la mondialisation de l’indifférence.
L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même
pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de
chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous
réveillent. Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner
son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie
terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et
l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église
est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à la
proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la
foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga5,6). Toutefois, le monde tend à
s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le
monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être
surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée. C’est pourquoi, le peuple
de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer
sur lui-même. Je voudrais vous proposer trois pistes à méditer pour ce
renouveau.
1. « Si un seul membre souffre, tous
les membres partagent sa souffrance » (1 Co12,26) – L’Église
La charité de Dieu qui rompt ce mortel
enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence, nous est offerte par l’Église
dans son enseignement et, surtout, dans son témoignage. Cependant, on ne peut
témoigner que de ce que l’on a éprouvé auparavant. Le chrétien est celui qui
permet à Dieu de le revêtir de sa bonté et de sa miséricorde, de le revêtir du
Christ, pour devenir comme lui, serviteur de Dieu et des hommes. La liturgie du
Jeudi Saint, avec le rite du lavement des pieds, nous le rappelle bien. Pierre
ne voulait pas que Jésus lui lave les pieds, mais il a ensuite compris que
Jésus ne veut pas être seulement un exemple de la manière dont nous devons nous
laver les pieds les uns les autres. Ce service ne peut être rendu que par celui
qui s’est d’abord laissé laver les pieds par le Christ. Seul celui-là a « part
» avec lui (Jn13,8) et peut ainsi servir l’homme. Le Carême est un temps
propice pour nous laisser servir par le Christ et apprendre ainsi à servir
comme lui. Cela advient lorsque nous écoutons la Parole de Dieu et recevons les
sacrements, en particulier l’Eucharistie. En elle, nous devenons ce que nous
recevons : le Corps du Christ. Grâce à ce corps, cette indifférence, qui semble
prendre si souvent le pouvoir sur nos cœurs, ne trouve plus de place en nous.
Puisque ceux qui sont du Christ appartiennent à l’unique Corps du Christ et en
lui personne n’est indifférent à l’autre. « Si un seul membre souffre, tous
les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous
partagent sa joie » (1 Co12,26).
L’Église est une communio sanctorum parce
que les saints y prennent part, mais aussi parce qu’elle est communion de
choses saintes : l’amour de Dieu révélé à nous dans le Christ ainsi que tous
les dons divins. Parmi eux, il y a aussi la réponse de tous ceux qui se
laissent atteindre par un tel amour. Dans cette communion des saints et dans
cette participation aux choses saintes personne n’a rien en propre, et ce qu’il
possède est pour tout le monde. Et puisque nous sommes liés en Dieu, nous
pouvons faire quelque chose autant pour ceux qui sont loin, que pour ceux que
nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, puisque nous prions
Dieu avec eux et pour eux, afin que nous nous ouvrions tous ensemble à son
œuvre de salut.
2. « Où est ton frère ? » (Gn4,9) –
Les paroisses et les communautés
Il est nécessaire de traduire tout
l’enseignement de l’Église universelle dans la vie concrète des paroisses et
des communautés chrétiennes. Réussit-on au cœur de ces réalités ecclésiales à
faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un corps qui en même temps
reçoit et partage tout ce que Dieu désire donner ? Un corps qui connaît et qui
prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits
? Ou bien nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage en faveur
d’un monde lointain mais qui oublie le Lazare qui est assis devant sa propre
porte fermée ? (cf. Lc16,19-31). Pour recevoir et faire fructifier
pleinement ce que Dieu nous donne, il faut dépasser les frontières de l’Église
visible dans deux directions. D’une part, en nous unissant à l’Église du ciel
dans la prière. Quand l’Église terrestre prie, s’instaure une communion de
service réciproque et de bien qui parvient jusqu’en la présence de Dieu. Avec
les saints qui ont trouvé leur plénitude en Dieu, nous faisons partie de cette
communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour.
L’Église du ciel n’est pas triomphante
parce qu’elle a tourné le dos aux souffrances du monde et se réjouit toute
seule. Au contraire, les saints peuvent déjà contempler et jouir du fait que,
avec la mort et la résurrection de Jésus, ils ont vaincu définitivement
l’indifférence, la dureté du cœur et la haine. Tant que cette victoire de
l’amour ne pénètre pas le monde entier, les saints marchent avec nous qui
sommes encore pèlerins. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Église,
convaincue que la joie dans le ciel par la victoire de l’amour crucifié n’est
pas complète tant qu’un seul homme sur la terre souffre et gémit, écrivait : «
Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore
pour l’Église et les âmes » (Lettre 254, 14 juillet 1897). Nous
aussi, nous participons aux mérites et à la joie des saints et eux participent
à notre lutte et à notre désir de paix et de réconciliation. Leur bonheur
de jouir de la victoire du Christ ressuscité nous est un motif de force pour
dépasser tant de formes d’indifférence et de dureté du cœur. D’autre part,
chaque communauté chrétienne est appelée à franchir le seuil qui la met en
relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont loin.
L’Église est, par nature, missionnaire, et elle n’est pas repliée sur
elle-même, mais envoyée à tous les hommes.
Cette mission est le témoignage patient de
celui qui veut porter au Père toute la réalité humaine et chaque homme en
particulier. La mission est ce que l’amour ne peut pas taire. L’Église suit
Jésus Christ sur la route qui la conduit vers tout homme, jusqu’aux confins de
la terre (cf. Ac1,8). Nous pouvons ainsi voir dans notre prochain le frère et
la sœur pour lesquels le Christ est mort et ressuscité. Tout ce que nous avons
reçu, nous l’avons reçu aussi pour eux. Et pareillement, ce que ces
frères possèdent est un don pour l’Église et pour l’humanité entière. Chers
frères et sœurs, je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en
particulier nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de
miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence !
3. « Tenez ferme » (Jc5,8) – Chaque fidèle
Même en tant qu’individus nous sommes
souvent tentés d’être indifférents à la misère des autres. Nous sommes saturés
de nouvelles et d’images bouleversantes qui nous racontent la souffrance
humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que
faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et
d’impuissance ? Tout d’abord, nous pouvons prier dans la communion de l’Église
terrestre et céleste. Ne négligeons pas la force de la prière de tant de
personnes ! L’initiative 24 heures pour le Seigneur, qui, j’espère, aura lieu
dans toute l’Église, même au niveau diocésain, les 13 et 14 mars, veut
montrer cette nécessité de la prière. Ensuite, nous pouvons aider par des
gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui
sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église. Le Carême est
un temps propice pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même
petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune.
Enfin, la souffrance de l’autre constitue
un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité
de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous demandons
humblement la grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos
possibilités, alors nous aurons confiance dans les possibilités infinies que
l’amour de Dieu a en réserve. Et nous pourrons résister à la tentation
diabolique qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde
tout seuls.
Pour dépasser l’indifférence et nos
prétentions de toute-puissance, je voudrais demander à tous de vivre ce temps
de Carême comme un parcours de formation du cœur, comme l’a dit Benoît XVI
(cf. Lett. Enc. Deus caritas est, n. 31). Avoir un cœur miséricordieux ne
veut pas dire avoir un cœur faible. Celui qui veut être miséricordieux a
besoin d’un cœur fort, solide, fermé au tentateur, mais ouvert à Dieu. Un cœur
qui se laisse pénétrer par l’Esprit et porter sur les voies de l’amour qui
conduisent à nos frères et à nos sœurs. Au fond, un cœur pauvre, qui connaisse
en fait ses propres pauvretés et qui se dépense pour l’autre.
Pour cela, chers frères et sœurs, je
désire prier avec vous le Christ en ce Carême : « Fac cor nostrum secundum
cor tuum » : « Rends notre cœur semblable au tien » (Litanies du
Sacré Cœur de Jésus). Alors nous aurons un cœur fort et miséricordieux,
vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne tombe
pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence. Avec ce souhait, je
vous assure de ma prière afin que chaque croyant et chaque communauté
ecclésiale parcourt avec fruit le chemin du Carême, et je vous demande de prier
pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.
Source : Radio Vatican
mercredi 25 février 2015
dimanche 22 février 2015
samedi 21 février 2015
Brève méditation de sœur Angélique pour le premier dimanche de Carême
Entrons avec Jésus dans ce temps de carême et
laissons nous entraîner au désert avec lui.
Il nous faudra lâcher nos sécurités, nos peurs,
pour permettre à Dieu d'agir en nous.
Soyons sûrs que le Seigneur ne nous lâchera pas !
dimanche 15 février 2015
"Je te conduirai au désert et je te parlerai au cœur"
Nous nous retrouverons à l'oratoire, après avoir exposé le Saint-Sacrement, nous commencerons par le Trisagion.
Ensuite, celles et ceux qui le souhaiteront pourront se rendre pour 20 minutes de lecture de la Parole en salle de lectio.
Après ce temps de lecture nous reviendrons pour une demi-heure de prière silencieuse devant le Saint-Sacrement à l'oratoire.
Après ce temps de lecture nous reviendrons pour une demi-heure de prière silencieuse devant le Saint-Sacrement à l'oratoire.
A 18h20, nous nous partagerons les versets sur lesquels nous avons prié.
Puis après la bénédiction du Saint-Sacrement
nous célébrerons les Vêpres.
La lectio divina ?
La lectio divina - Introduction
La lectio divina reprend à son
compte les principes de base pour la lecture de l’Écriture élaborés déjà au
sein du judaïsme, et qui sont ensuite passés dans la tradition chrétienne. La
lectio divina est une façon de lire l’Écriture qui, se produisant dans la foi,
dans la prière, dans l’ouverture à l’Esprit, devient écoute de la Parole de
Dieu qui, au travers de la page biblique, s’adresse «à nous aujourd’hui».
Consacre-toi à la lectio des
divines Écritures ; applique-toi à cela avec persévérance. Engage-toi dans la
lectio avec l'intention de croire et de plaire à Dieu. Si durant la lectio tu
te trouves devant une porte close, frappe, et le gardien t'ouvrira, lui dont
Jésus a dit : ‘Le gardien la lui ouvrira’. En t'appliquant ainsi à la lectio
divina, cherche avec loyauté et une confiance inébranlable en Dieu le sens des
Écritures divines, qui est largement contenu dans celles-ci. Tu ne dois
cependant pas te contenter de frapper et de chercher : pour comprendre les
choses de Dieu, tu as absolument besoin de l'oratio. Précisément pour nous
exhorter à celle-ci, le Sauveur nous a non seulement dit : “Cherchez et vous
trouverez” et “Frappez et on vous ouvrira”, mais il a ajouté : “Demandez et
vous recevrez”» (Ep. Gr. 4).
Cette lecture/écoute réalise
un approfondissement des niveaux de sens du texte biblique analogue au schéma
des quatre sens de l’Écriture que connaissent tant le judaïsme que le
christianisme. La doctrine chrétienne des quatre sens de l’Écriture, diffuse
dans l’exégèse médiévale, parle de sens littéral (qui concerne la signification
historique du texte), allégorique ou spirituel (qui analyse la portée
kérygmatique du texte), tropologique ou moral (qui implique l’existence du
croyant), anagogique (qui regarde le plan contemplatif et eschatologique).
Ces quatre niveaux de sens
correspondent en substance aux approfondissements que la lectio divina propose
de faire au lecteur de l’Écriture, en le guidant du niveau historico-littéral
(lectio) à son approfondissement révélateur et théologique qui fait émerger un
message central (meditatio) auquel on répond par la prière et l’engagement dans
la vie (oratio), jusqu’à donner à l’existence tout entière de partager le
regard de Dieu sur les réalités humaines
(contemplatio).
- S'y préparer
Pour la lectio divina, il faut
avant tout un lieu de solitude et de silence. Il s’agit de chercher et
d’écouter Dieu «qui est dans le secret» (Mt 6,6). Pour se disposer à écouter la
Parole, il est nécessaire de faire taire les nombreuses paroles et les bruits
qui assourdissent le cœur, il faut entrer dans la dimension essentielle du
silence et de la solitude, en prenant de la distance par rapport aux nombreuses
présences qui nous prennent d’assaut journellement. Une parole autorisée ne
peut naître que du silence, d’une longue écoute, de la capacité de méditer et
de penser, de réfléchir et de pondérer.
Pour s’aider à entrer dans la
lectio divina, on peut recourir à une icône, à une bougie allumée. Il est
certainement essentiel d’impliquer le corps dans la rencontre avec le Seigneur
à laquelle on se prépare : la lectio divina n’est pas purement intellectuelle,
mais elle doit concerner toute la personne, tout le corps. Il est bon aussi de
consacrer à la lectio divina un moment fixe de la journée, un temps auquel on
reste fidèle, et non des moments perdus, grappillés entre les nombreuses
activités. Le temps convenant au sérieux qui doit caractériser la lectio divina
est une heure ; mais c’est bien davantage la persévérance, l’assiduité
quotidienne, qui produit des fruits, au-delà d’une mesure de temps qui dépend
par ailleurs toujours du status et des activités de celui qui s’applique à la
lectio divina.
On se prépare à la lectio divina
par le silence, par l’exode de soi-même, mais aussi par la prière. Et avant
tout par l’épiclèse, par l’invocation du Saint-Esprit qui peut ouvrir les
oreilles de notre cœur pour nous donner l’intelligence de la Parole. Puis,
après la prière à l’Esprit, on peut être aidé à entrer dans le climat d’écoute
et de dialogue amoureux avec le Seigneur qui parle au travers de la page
biblique par la lecture d’une strophe du psaume de l’écoute (Ps 119 [118]),
véritable duo d’amour assimilable au Cantique des Cantiques. On entre ainsi
toujours davantage dans la lectio divina comme lieu sacramentel de l’expérience
de l’amour de Dieu. Alors peut commencer l’itinéraire de la lectio divina à
travers le texte biblique.
- Lire
L’acte initial de la lectio divina
est un acte de lecture. Comment choisir les textes à lire ? Soit on choisit un
livre et on en fait une lecture continue (en lisant une péricope après l’autre,
jour après jour), soit on fait la lectio divina sur les textes (ou sur un seul
des textes) de la liturgie du jour. Dans le premier cas, l’enrichissement est
constitué par le fait de pouvoir entrer en profondeur dans un livre biblique en
le saisissant, dans son ensemble, tandis que, dans le second cas, il est donné
par l’intégration réciproque de la prière personnelle et de la prière
liturgique.
Face au texte, il
faut donc commencer par lire. Que l’on lise le texte plusieurs fois, jusqu’à
quatre ou cinq fois. S’il s’agit d’un texte déjà connu, le risque est grand de
lire de façon superficielle, de ne pas s’arrêter sur le texte et d’en perdre
ainsi la richesse. Il peut alors être utile d’écrire le texte en le recopiant.
Cela oblige à faire un effort de concentration considérable et capable souvent
de faire émerger des dimensions et des aspects du texte dont on ne s’était
encore jamais aperçu. Ceux qui connaissent les langues anciennes, l’hébreu et
le grec, peuvent lire la Bible dans le texte original, en puisant dans cette
immense richesse qui est inévitablement estompée ou même masquée par toute
traduction. Dans tous les cas, une bonne traduction, ou une traduction
confrontée à d’autres, satisfera la nécessité de partir d’une base solide. Il
peut être utile, du point de vue spirituel, d’utiliser certains instruments :
les concordances font partie de ceux qui sont fondamentaux ou, si on lit un
évangile, la synopse.
Si l’on fait la
lectio divina dans sa chambre, dans la plus parfaite solitude, qu’on lise à
haute voix, de manière à écouter physiquement ce qui est lu : l’écoute est déjà
prière, elle est déjà accueil en soi de la parole et donc de la présence de
Celui qui parle.
- Méditer
La méditation ne doit pas être
entendue dans le sens d’une méditation introspective de type ignatien ou comme
une auto-analyse psychologisante. Elle est par contre un approfondissement du
sens du texte lu ; dans cette opération d’approfondissement peuvent intervenir
des instruments d’étude, de consultation, donc des dictionnaires bibliques, des
commentaires, etc. On pourra aussi se référer aux notes de bas de page
(présentes dans les «grosses Bibles») et aux références mentionnées en marge du
texte.
Certes, la lectio divina ne doit pas
être confondue avec l’étude d’un texte biblique ; cela dit, l’étude peut et
doit trouver sa place dans la lectio divina. Il s’agit en effet de dépasser
l’altérité du texte, la distance qui nous sépare de ces textes écrits il y a
longtemps dans des langues et des contextes culturels extrêmement différents
des nôtres. Il faut prendre au sérieux cette altérité du texte pour ne pas
risquer de tomber dans le subjectivisme et pour ne pas faire dire au texte ce
que celui-ci n’a jamais voulu dire.
Dans la meditatio, on doit tendre à faire émerger la
pointe théologique du texte, son message central, ou à tout le moins son aspect
marquant. Ainsi commence le dialogue entre la personne et le texte, l’interaction
entre la vie du lecteur et le message du texte. C’est à ce moment que, de façon
naturelle, naît la prière.
- Prier
Le mouvement de dialogue qui
s’instaure entre le lecteur et le texte devient un échange priant où le croyant
s’adresse à Dieu en lui disant «tu». À ce stade, c’est évident, il n’y a pas
d’indication précise à donner, si ce n’est l’exhortation à se rendre docile à
l’Esprit et à la Parole écoutée.
Cette Parole façonne en effet la
prière en l’orientant dans le sens de l’intercession ou de l’action de grâce ou
de la supplication ou de l’invocation. Il peut arriver que la prière s’exprime
simplement par un silence d’adoration, voire qu’elle se manifeste comme le don
joyeux des larmes de componction.
Mais il est nécessaire de rappeler
aussi que la lectio divina reste parfois dans l’aridité du
désert : le texte résiste à nos efforts de compréhension, la Parole reste
muette, et notre prière ne jaillit pas davantage. Dans une relation
authentique, cela peut aussi se produire, ces moments existent, et la relation
avec le Seigneur n’en est pas exempte. Le Seigneur nous appelle à sortir dans
le désert pour le rencontrer, et parfois le désert ne devient pas lieu de
rencontre, mais bien plutôt espace aride et épuisant. Pourtant, même alors, il faut
persévérer, tenir, offrir son corps sans voix dans une prière muette. Le
Seigneur sait discerner même le désir de la prière.
L’efficacité de l’assiduité avec la
Parole de Dieu dans la lectio divina, quoi qu’il en soit, se mesure
sur le long terme. L’exercice de l’écoute crée dans le croyant un espace pour
accueillir le Seigneur, et la parole accueillie régénère le croyant pour faire
de lui un enfant de Dieu (cf. Jean 1,12) : elle le rend capable de
contemplation.
- Contempler
La contemplation est alors le
dernier «degré» de cette échelle idéale. Le croyant se sent visité par la
Présence de Dieu et il connaît la «joie indicible» (1 P 1,8) de cette
inhabitation. La contemplation ne désigne pas un état d’extase et elle ne fait
allusion à aucune «vision», mais elle indique la conformation progressive du
regard de l’homme à celui de Dieu. Elle indique ainsi l’acquisition d’un esprit
de reconnaissance et de compassion, de discernement, de patience et de paix.
Comme la Parole tend vers l’Eucharistie, de même la lectio divina façonne
progressivement un homme eucharistique, capable de gratitude et de gratuité, de
discernement de la présence du Seigneur dans l’autre et dans les différentes
situations de l’existence. Cet homme sera aussi un homme de charité, capable
d’agapé. En un mot, la lectio divina débouche sur la vie : elle manifeste sa
fécondité dans la vie d’un homme.
La lectio divina dessine de cette
façon une parabole de la prière à la prière : elle avait commencé par
l’invocation de l’Esprit, elle aboutit maintenant à la contemplation, la
reconnaissance, la louange. La lectio divina tend à l’eucharistie.
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Cette méditation a été composée
à partir de l'article d'Enzo
Bianchi :
"La lectio divina - Fondements
et pratiques",
extrait du Sources Vives n°113 :
Prier la Bible (épuisé)