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lundi 9 novembre 2015

Mgr Hervé Gosselin nommé évêque d'Angoulême, il sera ordonné évêque à la Cathédrale d'Angoulême au cours du mois de janvier


Le responsable du Foyer de charité de Tressaint s’attendait à quitter les Côtes-d’Armor, puisqu’il était pressenti pour devenir l’été prochain responsable général des 78 Foyers de charité répartis dans le monde, ce qui l’aurait conduit à prendre également la responsabilité du Foyer de charité de Chateauneuf-de-Galaure, dans la Drôme. Mais le pape François en a décidé autrement : il a nommé lundi 9 novembre évêque d’Angoulême Mgr Hervé Gosselin, 59 ans, pour succéder à Mgr Claude Dagens, qui a eu 75 ans en mai et dont le pape a accepté la démission.

Le nouvel évêque prend avec le sourire ce virage dans sa mission : « Cela n’est pas ce que j’avais prévu, et j’en suis étonné, mais cette parole du P. Marie-Eugène [fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie] que l’on m’a opportunément mise sous les yeux me va bien : “l’Esprit Saint m’a toujours trompé, mais toujours en mieux”. »

MÉDECIN ACUPUNCTEUR AVANT D’ENTRER AU SÉMINAIRE

La mission du nouvel évêque prendra davantage la forme de l’itinérance, pour aller à la rencontre des 350 000 habitants de Charente, qu’à Tressaint où le Foyer accueille chaque année 3 000 adultes et 3 500 jeunes, mais il y repère des fondamentaux communs avec celle qu’il quitte, « l’évangélisation, une collaboration très étroite avec les prêtres et les laïcs, la gouvernance ».
Mgr Gosselin est un homme d’écoute, pas seulement parce qu’il a dirigé un centre spirituel. Jeune médecin formé à Nantes, sa ville d’origine, il a exercé huit ans comme généraliste en Loire-Atlantique, avant d’entrer comme membre laïc en 1988 au Foyer de charité de Tressaint. Le jeune médecin acupuncteur, éloigné de la pratique de la foi reçue dans son milieu familial en côtoyant la souffrance, fait à l’occasion d’une retraite « une rencontre personnelle avec le Seigneur ». « J’ai découvert que la santé est un domaine plus vaste que ce qu’on m’avait appris » se souvient-il, « faisant l’expérience de la miséricorde ». L’évêque saura « écouter » afin de pouvoir « poser un bon diagnostic ».

AUMÔNIER DE LA MAISON D’ARRÊT DE RENNES

Prêtre du diocèse de Rennes depuis 1994 après des études au séminaire de Rennes et à celui des Carmes à Paris, il est licencié en théologie morale. Mgr Gosselin a eu un ministère pastoral en paroisse comme vicaire à Sainte-Thérèse de Rennes entre 1996 et 1999. Il a été pendant dix ans aumônier de la Maison d’arrêt de Rennes et également professeur de théologie morale puis directeur spirituel du séminaire de Rennes de 1999 à 2003. Attentif aux questions d’aujourd’hui, il a suivi attentivement les « débats passionnants » du synode sur la famille.
Mgr Gosselin, dont la date d’ordination n’est pas encore fixée, est le deuxième évêque français à avoir été responsable d’un Foyer de charité, après Mgr Patrick Le Gal, actuellement évêque auxiliaire de Lyon.

Christophe Chaland

Source : Journal "LA CROIX" du 9 novembre 2015