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jeudi 19 décembre 2013

Fête du 8ème centenaire de la mort de saint Jean de Matha, présidée par monseigneur Dagens, en présence de soeur Bénédicte-Marie et d'un grand nombres de nos amis prêtres, diacres et laïcs d'Angoulême et d'ailleurs !




"DE L’AMOUR TRINITAIRE DE DIEU
À LA LIBÉRATION DES CAPTIFS"

Homélie de monseigneur Dagens :


« Fortifiez les mains défaillantes, crie le prophète Isaïe, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : Prenez courage, ne craignez pas : voici votre Dieu… Il vient lui-même et va vous sauver. »
Ces promesses du prophète Isaïe se réalisent dans l’histoire, d’une manière unique, à travers la personne et l’action de cet homme nommé Jésus, Celui qui « vient chercher et sauver ce qui était perdu » et qui le fait savoir à son cousin Jean le Baptiste, le Précurseur : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les morts ressuscitent, et la Bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »
Tel est l’événement unique de la venue du Dieu vivant parmi nous. Et il ne s’agit pas seulement d’un épisode de l’histoire. Il s’agit de l’ouverture définitive de Dieu lui-même à notre humanité, de Dieu le Père qui envoie son Fils pour tout prendre sur lui de notre existence et le Fils enverra, du sein du Père, l’Esprit qui fait en nous toutes choses nouvelles, comme par un acte de renaissance. Et cette renaissance passe par nos corps et par nos cœurs qui attendent souvent d’être libérés de ce qui les entrave.
Entre l’Amour trinitaire du Dieu vivant et la libération des captifs existe une relation intime et c’est le charisme personnel reçu par saint Jean de Matha, à la fin du XIIe siècle. Il a été marqué par cette relation intime, jusqu’à être appelé à lui donner force à travers de petites Fraternités appelées, d’un même mouvement, à adorer l’Amour trinitaire de Dieu et à agir pour libérer des captifs.
De Cerfroid, dans l’Aisne, le premier lieu de fondation, à Angoulême, en Charente, où a été constituée cette nouvelle Fraternité trinitaire, c’est la même histoire qui continue. C’est la même révélation et la même action de Dieu qui se réalise en passant par des hommes et des femmes heureux de devenir des signes sensibles de cette libération qui vient du cœur de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, pour les captifs que nous sommes tous, surtout quand nous désirons vivre libres, désentravés, désenchaînés, brisant les liens de nos addictions diverses, de tout ce qui nous empêche de déployer les dons de Dieu que nous avons reçus.
Merci à vous, de tout cœur, Père Denis Trinez, d’être ici, à Saint-Martial d’Angoulême, avec vos quatre sœurs Trinitaires et avec vos frères et sœurs laïcs, des témoins vivants et convaincus de cette histoire qui continue.
La présence priante et aimante que j’ai souhaitée, vous la pratiquez, je l’atteste. Et depuis trois ans, je vois que cette présence est reconnue et que beaucoup en bénéficient, et que votre fraternité est devenue comme un lieu de ressourcement où beaucoup viennent puiser. Beaucoup, et en particulier nous-mêmes, nous tous, lorsque, d’une façon ou d’une autre, nous sommes tentés de douter de nous-mêmes, d’être vaincus par le Mal et le Malin, de céder à nos pulsions destructrices, de nous laisser séduire par ce qui risque de nous détruire.
Ici, avec vous, et grâce à vous, nous pouvons être ressaisis par l’Amour du Christ, par la force rédemptrice de sa Pâque : et nous sommes encouragés à nous relever, à marcher, à espérer en Dieu et à ne plus désespérer de nous-mêmes, en retrouvant des raisons de vivre notre relation au Christ, par la prière et par la charité, en prenant ou en reprenant notre place dans la mission ordinaire de l’Église.
Père Trinez, je souhaite simplement que votre mission déjà si féconde continue ici, qu’elle continue à se diffuser et à porter des fruits, sans craindre les obstacles, ou les freins, ou les critiques.

Je m’engage avec vous pour les années qui viennent et mon engagement a aussi la forme d’une très vive reconnaissance : oui, je reconnais qu’à travers vous, l’Amour trinitaire du Dieu vivant agit parmi nous, qu’il ne s’impose pas, qu’il respecte et aussi qu’il appelle : « Venez ! Voyez ! Comprenez ! Recevez ! Laissez-vous accueillir par le Père des miséricordes, par le Christ Rédempteur et Sauveur, par l’Esprit Conseiller et consolateur, et soyez heureux, soyons heureux d’attester qu’en vivant cet Aujourd’hui de Dieu, nous participons à la grande histoire du Salut, dont nous devenons les signes. » De saint Jean de Matha à ce début du XXIe siècle, c’est le même mystère qui s’accomplit : le mystère de Dieu avec nous pour la vie du monde !


soeur Bénédicte-Marie
supérieure générale
des religieuses trinitaires de Valence