Pages
▼
mercredi 29 juillet 2015
mardi 28 juillet 2015
lundi 27 juillet 2015
Engagement du Père Joseph Dingboé comme membre associé de la fraternité trinitaire d'Angoulême
Moi, Père
Joseph Dingboé,
devant toi,
très Sainte Trinité, me confiant à ta grâce et à la miséricorde de mes frères
et de mes sœurs de la fraternité trinitaire, je renouvelle les promesses de
mon baptême et promets de les vivre en m’efforçant de suivre, dans mon état de
vie, les exigences et les engagements de la vocation trinitaire comme membre
associé de la fraternité trinitaire d’Angoulême.
En la fête
de saint Joachim et de sainte Anne, je me confie à Marie, Mère du Bon Remède et
à l’intercession de saint Jean de Matha et de tous les saints et les saintes de
la famille trinitaire.
Qu’ils
m’aident à rester fidèle à ce que je promets aujourd’hui.
vendredi 24 juillet 2015
L'homme responsable du
réchauffement
"De nombreuses études
scientifiques signalent que la plus grande partie du réchauffement global des
dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre
(dioxyde de carbone, méthane, oxyde de nitrogène et autres) émis surtout à
cause de l'activité humaine."
"Si la tendance actuelle
continuait, ce siècle pourrait être témoin de changements climatiques inédits
et d'une destruction sans précédent des écosystèmes, avec de graves
conséquences pour nous tous."
"L'humanité est appelée à
prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie,
de production et de consommation, pour combattre le réchauffement ou, tout au
moins, les causes humaines qui le provoquent ou l'accentuent."
Négociations internationales
"Malheureusement, beaucoup
d'efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale
échouent souvent, non seulement à cause de l'opposition des puissants, mais
aussi par manque d'intérêt de la part des autres."
"La faiblesse de la réaction
politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie
et aux finances se révèle dans l'échec des sommets" sur le
climat.
"Très facilement l'intérêt
économique arrive à prévaloir sur le bien commun et à manipuler l'information
pour ne pas voir ses projets affectés".
"La technologie reposant sur
les combustibles fossiles très polluants – surtout le charbon, mais aussi le
pétrole et, dans une moindre mesure, le gaz – a besoin d'être remplacée,
progressivement et sans retard."
"La stratégie d'achat et de
vente de +crédits de carbone+ peut donner lieu à une nouvelle forme de
spéculation, et cela ne servirait pas à réduire l'émission globale des gaz
polluants."
"Nous savons que les choses
peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas (...), il ne se repent pas
de nous avoir créés. L'humanité possède encore la capacité de collaborer pour
construire notre maison commune."
Responsabilité envers les plus
pauvres
"Les régions et les pays les
plus pauvres ont moins de possibilités pour adopter de nouveaux modèles en vue
de réduire l'impact des activités de l'homme sur l'environnement, parce qu'ils
n'ont pas la formation pour développer les processus nécessaires, et ils ne peuvent pas en assumer les
coûts. C'est pourquoi il faut maintenir claire la conscience que, dans le
changement climatique, il y a des responsabilités diversifiées."
"L'heure est venue d'accepter
une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition
des ressources pour une saine croissance en d'autres parties".
"Toute approche écologique
doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits
fondamentaux des plus défavorisés (...). La tradition chrétienne n'a jamais reconnu
comme absolu ou intouchable le droit à la propriété privée, elle a souligné la
fonction sociale de toute forme de propriété privée."
Eau et guerres
"Il est prévisible que, face à
l'épuisement de certaines ressources, se crée progressivement un scénario
favorable à de nouvelles guerres,
déguisées en revendications nobles."
"Tandis que la qualité de
l'eau disponible se détériore constamment, il y a une tendance croissante, à
certains endroits, à privatiser cette ressource limitée (...). Il est
prévisible que le contrôle de l'eau par de grandes entreprises mondiales
deviendra l'une des principales sources de conflits de ce siècle."
Critique du consumérisme
"Quand on ne reconnaît pas la
valeur d'un pauvre, d'un embryon humain, d'une personne vivant une situation de
handicap (...), on écoutera difficilement les cris de la nature
elle-même."
"La culture du relativisme est
la même pathologie qui pousse une personne à exploiter son prochain et à le
traiter comme un pur objet."
"La terre, notre maison
commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir."
Démographie
"Au lieu de résoudre les
problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent
seulement de proposer une réduction de la natalité (...). La croissance
démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et
solidaire. Accuser l'augmentation de la population et non le consumérisme
extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les
problèmes."
L'illusion des solutions techniques
"La technologie, liée aux
secteurs financiers, qui prétend être l'unique solution aux problèmes, est ordinairement
incapable de voir le mystère des multiples relations qui existent entre les
choses, et par conséquent, résout parfois un problème en créant un autre."
"L'anthropocentrisme moderne a
fini par mettre la raison technique au-dessus de la réalité. La vie est en
train d'être abandonnée aux circonstances conditionnées par la technique,
comprise comme le principal moyen d'interpréter l'existence."
La soumission au pouvoir financier
"Aujourd'hui tout ce qui est
fragile, comme l'environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du
marché divinisé, transformés en règle absolue."
"Les finances étouffent
l'économie réelle. Les leçons de la crise financière mondiale n'ont pas été
retenues, et on prend en compte les leçons de la détérioration de l'environnement
avec beaucoup de lenteur."
Rôle des religions
"La majorité des habitants de
la planète se déclare croyante, et cela devrait inciter les religions à entrer dans un
dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la
construction de réseaux de respect et de fraternité."
Le message biblique
"Nous ne sommes pas Dieu. La
terre nous précède et nous a été donnée (...). Il a été dit que, à partir du
récit de la Genèse qui invite à +dominer+ la terre, on favoriserait
l'exploitation sauvage de la nature en présentant une image de l'être humain
comme dominateur et destructeur. Ce n'est pas une interprétation correcte de la
Bible. Il est important de se souvenir que les textes nous invitent à +cultiver
et garder+ le jardin du monde."
"La spiritualité chrétienne
propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu (...) sans être obsédé par
la consommation."
Le pape François, un pape qui dérange
Le pape dérange. Lorsqu’il se contentait de critiquer les comportements de la Curie, les catholiques l’applaudissaient. Mais quand, dans l’encyclique "Laudato si", comme lors de son déplacement en Amérique latine, il dénonce une « économie qui tue » et un système qui « continue de nier à des milliers de millions de frères les droits économiques, sociaux et culturels les plus élémentaires », il commence à faire, ici ou là, grincer des dents.
Il va trop loin, murmure-t-on dans certains milieux, notamment
aux États-Unis, où on le surnomme d’un condescendant « pape de la
Pampa ». Attaque trop facile, qui voudrait un peu vite attribuer tout
ce que ce discours a de fort aux racines du pape. En bref, ce pape resterait
trop marqué par son Amérique latine d’origine : ce qui est peut-être bon pour
ce sous-continent ne saurait s’appliquer en Occident, disent-ils, où la réalité
serait plus complexe, et les inégalités sociales moins criantes.
François, comme il l’a bien dit lui-même, ne sort pas de la
doctrine sociale de l’Église la plus classique. Voilà longtemps que celle-ci
dénonce un libéralisme qui s’autorégulerait, et affirme qu’il y a, au-dessus de
la propriété privée, le droit à une juste attribution des biens universels, et
à la dignité de chaque homme. Mais il est vrai que son expérience pastorale
dans l’une des mégalopoles les plus injustes du monde donne à ce discours une
force particulière. Surtout, ce pape venu du Sud martèle avec raison que le
monde est devenu global : « L’interdépendance planétaire requiert des
réponses globales aux problèmes locaux », a-t-il déclaré en Bolivie.
L’Europe n’est pas plus à l’abri des drames du monde que les autres, comme la
tragédie des migrants le rappelle chaque jour.
Dans cette critique, le pape François reconnaît que l’Église n’a
pas le monopole de la vérité. Il répète aussi qu’il ne s’agit pas d’avoir un
discours idéologique, mais de partir de la condition réelle des hommes et des
femmes, dont l’Église du Christ ne saurait s’extraire. Au fond, dans un monde
où l’économie peut asservir des hommes et défigurer la planète, demander une
conversion radicale n’est pas une utopie. C’est juste faire preuve de réalisme.
Isabelle de Gaulmyn
Source : Journal "La Croix" du 24 juillet 2015