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Notre fraternité est composée de 25 personnes : 18 laïcs et 4 prêtres, Trinitaires de Béthanie ou membres associés et 3 Religieuses Trinitaires de Valence. Fondée en 2010, les membres de la fraternité ont vocation à assurer une présence priante et aimante là où ils vivent. La fraternité est aujourd'hui présente dans le diocèse d'Angoulême et en Champagne/Ardennes.

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jeudi 28 mars 2013

Jeudi Saint








méditation du Père Maurice Zundel. (30 mars 1972)

Jésus, à genoux, renverse toutes nos grandeurs pyramidales, toutes nos grandeurs de chair et d'orgueil et il nous conduit doucement, tendrement, il nous conduit par cette leçon de choses à l'apprentissage de la vraie grandeur. Il donne au plus petit la possibilité de devenir quelqu'un. Il introduit chacun dans cette aventure infinie qui a Dieu pour centre, pour origine et pour terme. Il supprime entre les hommes ces compétitions mortelles qui aboutissent à la haine et à la guerre parce que, il offre une grandeur qui est possible à tous, une grandeur qui peut être réalisée par chacun au plus intime de son coeur.
Davantage, elle ne peut pas l'être autrement. C'est une grandeur qui nous transforme jusqu'à la racine. C'est une grandeur que l'on devient. C'est une grandeur qui coïncide avec la vie. C'est une grandeur qui rayonne à travers notre présence,   .. ?.. que, il y ait compétition, qu'il y ait concurrence, plus chacun devient grand, plus les autres grandissent en même temps car, comme le disait Elisabeth Leseur si magnifiquement : " Toute âme qui s'élève élève le monde. "
Ce geste du Lavement des pieds qui a été commémoré dans la liturgie d’aujourd’hui, ce geste du lavement des pieds, il nous introduit de la manière la plus profonde au mystère de la Croix. Il nous donne de la comprendre ou à deviner, tout au moins, que la carrière de Jésus puisse se terminer par un échec, que cet échec soit aussi la plus haute révélation de Dieu, parce que ce qui importe à Dieu, c'est justement qu'il apparaisse toujours comme l'amour infini, c'est qu'il persévère dans son amour, même si nous le trahissons, même si nous le renions, même si nous l'abandonnons, même si nous n’opposons que notre indifférence à ses avances.
Son triomphe, c'est d'aimer toujours, d'aimer jusqu'à la mort de la Croix. Nous qui avons tant besoin de grandeur, nous qui, dans ce siècle doté d'une telle puissance sur la matière, nous qui nous demandons comment nous pouvons inscrire notre nom dans l'histoire, ce que signifie notre vie, qui paraît si vaine et si mesquine, nous apprenons ce soir justement que chacun de nous est appelé à une grandeur proprement divine, que la grandeur de Dieu n'est pas autre que celle-ci qui s'exprime dans l'agenouillement du Lavement des pieds.