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Notre fraternité est composée de 25 personnes : 18 laïcs et 4 prêtres, Trinitaires de Béthanie ou membres associés et 3 Religieuses Trinitaires de Valence. Fondée en 2010, les membres de la fraternité ont vocation à assurer une présence priante et aimante là où ils vivent. La fraternité est aujourd'hui présente dans le diocèse d'Angoulême et en Champagne/Ardennes.

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samedi 24 octobre 2015

"Un texte d’équilibre, qui ouvre des portes"

Philippe Bordeyne, recteur de l’Institut catholique de Paris, qui a participé au synode comme expert nommé par le pape François, analyse le texte adopté par les représentants des épiscopats du monde entier samedi 24 octobre, à Rome.



Quels sont les traits principaux de ce texte ?

C’est un texte héritier de Vatican II. Il a une volonté d’ouverture, mais aussi de s’inscrire dans une continuité. Il rappelle les enseignements de Paul VI, de Jean-Paul II, de Benoît XVI.

En quoi réside l’ouverture ?

Un grand renouveau de la pastorale des familles. L’instrumentum laboris [le texte de départ du synode] était très négatif. Dans le nouveau texte on regarde ce qui, dans la société et dans les familles, est encourageant.
J’y trouve aussi énormément d’ouvertures théologiques. Des portes sont ouvertes un peu partout au long du texte. Il appelle la créativité des théologiens, des communautés chrétiennes, des pasteurs. On voit se déployer un texte à la fois unifié et divers. Il admet de la diversité en son sein.

La prise en compte de cette diversité interne à l’Eglise n’est-elle pas une des nouveautés de ce synode ?

Absolument. Et c’est le fruit d’une méthode. C’est un texte qui est divers car il y a des cultures diverses. Dans l’intégration des amendements, on a essayé de suivre une ligne fondamentale : tenir celle que manifestement le pape souhaite, et en même temps prendre en compte l’étendue de la diversité pour ne pas heurter. Ouvrir et faire en sorte que tout le monde s’y retrouve. C’est une voie médiane.

C’est cette ligne médiane qui a été retenue pour les divorcés remariés ?

Oui. Certains attendaient plus, d’autres moins. Par exemple un amendement demandait que l’on dise clairement qu’un chemin de conversion pouvait aboutir à l’eucharistie. On a fait le choix de ne pas le retenir.

Les changements dans l’église se font dans le respect de ce qui vient avant. Il y a une référence très nette à l’enseignement de Jean-Paul II. Il ne faut pas oublier que c’est lui qui, en 1980, dans son exhortation apostolique Familiaris consortio, fait un changement considérable en disant que les divorcés remariés sont membres à part entière de l’Eglise. Et c’est sur cela, qui a été une nouveauté, que l’on s’appuie aujourd’hui. Mais on va plus loin dans l’intégration. On s’appuie aussi sur les critères qu’il avait énoncés pour que les prêtres puissent exercer leur « discernement » en fonction des situations concrètes : ceux qui se sont « efforcés de sauver le premier mariage », « ont été abandonnés injustement », ceux qui « se sont remariés en vue de l’éducation des enfants ». Le texte s’appuie sur un socle. S’il ne l’avait pas fait, on aurait été accusés de trahir Jean Paul II. Ce n’est pas le cas.


Propos recueillis par Cécile Chambaud

Source : Le Monde du 25 octobre