Mystique et Liberté, première édition
Sylvie Germain. photo Tadeusz Kluba
Du 9 au 13 mars, l’association Déambulations mystiques organise conférences, expos et concerts pour faire connaître les richesses des différents courants spirituels.
Amener la mystique à la portée de toutes les réflexions dans un esprit transculturel et interreligieux, trait d'union entre jeunes et vieux, croyants, agnostiques ou athées. C'est le pari original de Déambulations mystiques qui rassemble des personnes issues de diverses traditions spirituelles et dont l'objectif est de faire connaître les richesses des différents courants mystiques. Une association née de la rencontre en Charente entre la femme de lettres Sylvie Germain, aujourd'hui installée en Bourgogne, et le prêtre du diocèse Denis Trinez, de la fraternité trinitaire d'Angoulême.
Loin des caricatures, la thématique nourrit Mystique et liberté, premier festival du genre à Angoulême, du mercredi 9 au dimanche 13 mars.
Événement ponctué de conférences, expositions, projection de film, concerts et visite commentée d'églises. Ce n'est surtout pas une affaire d'illuminés, préviennent les organisateurs, mais « un appel à aller à l'essentiel ».
Michaël Lonsdale parrain
Le festival, placé sous le parrainage de l'écrivain Charles Juliet, du comédien Michaël Lonsdale (seul à ne pas être présent) et du journaliste et écrivain Jean-Claude Guillebaud, sera inauguré en musique mercredi 9 au conservatoire.
Les rencontres, elles, débuteront le lendemain à l'Hôtel de ville autour de Sylvie Germain, présidente des Déambulations mystiques, maintes fois auréolée de prix littéraires, et du pasteur Michel Cornuz, auteur de « La mystique entre répulsion et fascination » s'exprimant sur « la mystique, démarche d'humilité ». Le lendemain Charles Juliet, grand prix des lectrices de « Elle » en 1989 avec « L'Année de l'éveil », évoquera des figures du catholicisme comme Jean de la Croix ou Thérèse d'Avila (20 h 30, à l'Espace Franquin).
Libres sans embrigadement
« Les grands courants monothéistes seront représentés : catholicisme, protestantisme, tradition orthodoxe, judaïsme, islam. Ce qui importe, c'est ce mouvement qui relie l'individu à une forme de transcendance vers un Dieu identifié ou sans Dieu », explique Catherine Mottet, membre de l'association, catholique séduite par « ce thème qui dépasse les religions ».
« Le propre de la mystique », souffle Sylvie Germain sur le site de l'association (1), est « de ne vouloir s'enfermer dans rien, de refuser tout frein, toute entrave dans son élan vers Dieu, vocable qui peut désigner des conceptions différentes de l'absolu, de la vie […]. »
« Il s'agit d'ouvrir les barrières, de s'enrichir culturellement », défend Paola Authier-Hine, protestante, membre de l'association. « Et d'être libres sans embrigadement. C'est le message qu'on veut faire passer aux jeunes. L'Espace Franquin accueillera vendredi 11 une rencontre entre lycéens et écrivains (Sylvie Germain et Charles Juliet) », ajoute Anne Constantin, productrice d'émissions à RCF.
À noter aussi les conférences, de Frank Svensen sur le « hassidisme, courant de la mystique juive » (Espace Franquin, jeudi, 17 h 30), de Manijeh Nouri, professeure de littérature persane sur le soufisme (samedi 16 h 30 maison diocésaine) ou encore la table ronde sur « mystique et liberté » à laquelle participeront Sylvie Germain, Jean-Claude Guillebaud et Mgr Hervé Gosselin, l'évêque d'Angoulême (samedi, 20 h 30, maison diocésaine).
Article d'Hélène Rietsch paru le 6 mars