90 ans du frère Pierre |
samedi 30 avril 2016
vendredi 22 avril 2016
dimanche 17 avril 2016
Sa visite était très attendue. Le pape François a
appelé ce samedi le monde à répondre de manière "digne" à l'exode
migratoire enclenché en 2015, lors d'une visite à Lesbos dont les camps de
migrants témoignent du verrouillage croissant de l'Europe.
Peu avant son départ, le pape avait souligné
auprès des médias que son voyage était "marqué par la tristesse".
"Nous allons aussi à un cimetière, la mer" avait-il déclaré.
Douze réfugiés syriens dans l'avion
vers le Vatican
Douze réfugiés syriens, dont six mineurs, -
considérés comme "vulnérables" actuellement hébergées au camp ouvert
de Kara Tepe - accompagnent cet après-midi le pape François dans l'avion
qui le ramène de l'île grecque de Lesbos au Vatican, où ils seront hébergés, a
annoncé le Saint-Siège dans un communiqué.
Il s'agit de trois familles de confession
musulmane, deux originaires de Damas et l'autre de Deir Azzor, dans les
territoires occupés par l'organisation Etat islamique (EI), précise le Vatican.
Ces derniers ont été tirés au sort parmi
ceux arrivés avant le 20 mars, a précisé le gouvernement grec.
Une manière d'éviter une intervention trop
directement politique, alors que selon le porte-parole du Vatican, Federico
Lombardi, la visite à Lesbos est "strictement humanitaire et oecuménique,
pas politique".
Petit-fils d'immigrés italiens, le pape a
multiplié les prises de position fortes en faveur de l'accueil des réfugiés et
migrants, et s'était rendu quelques mois après son élection sur l'île italienne
de Lampedusa, alors principale porte d'entrée des migrants.
Il a appelé cet automne les paroisses du
continent à accueillir une famille de migrants, et refuse de faire la
différence établie par le droit international entre ceux qui fuient la violence
et la misère.
"Nous sommes tous des
migrants"
"Nous sommes tous des migrants", avait
auparavant lancé le pape, dans une prière commune avec le patriarche de
Constantinople Bartholomée et Ieronymos, l'archevêque orthodoxe d'Athènes et de
toute la Grèce, peu avant de conclure sa visite qualifiée
d'"historique" par le gouvernement grec.
Les trois prélats s'étaient immergé pendant
quelques heures dans le camp de Moria, symbole du durcissement européen en
cours.
Quelque 3.000 personnes, dont de nombreuses
femmes et enfants, y sont enfermées, vouées à l'expulsion car arrivées après le
20 mars, date d'entrée en vigueur de l'accord contre migratoire UE-Turquie.
"Vous n'êtes pas seuls [...] Ne perdez pas
espoir", leur a lancé François, soulignant leurs souffrances et
incertitudes face à "ce que l'avenir réserve".
"Puissent tous nos frères et soeurs de ce
continent, comme le Bon samaritain, vous venir en aide dans cet esprit de
fraternité, de solidarité et de respect pour la dignité humaine qui a marqué sa
longue histoire", a-t-il ajouté, dans une critique implicite des
dirigeants européens.
"Freedom" (liberté) a scandé leur
auditoire, qui les avait accueilli avec des pancartes "Help" (à
l'aide). "Bénissez moi", a sangloté un migrant en s'agenouillant
devant le pape.
"Le monde sera jugé sur la manière dont il
vous aura traité", a ajouté Mgr Bartholomée.
Avant un sobre déjeuner avec quelques réfugiés
dans le camp, les trois prélats ont aussi signé une déclaration commune appelant
le monde à faire preuve de "courage" face à cette "crise
humanitaire colossale", dans une rare manifestation d'unité entre
catholiques et orthodoxes.
Le Premier ministre de gauche grec, Alexis
Tsipras, avait pour sa part dénoncé en accueillant le pape "certains
partenaires européens qui au nom de l'Europe chrétienne ont élevé des
murs".
"Des gens" pas des
"numéros"
Il ne faut "jamais oublier que les migrants,
avant d'être des numéros, sont des personnes, des visages, des noms, des
histoires", a insisté le pape sur le port de Mytilène, le chef lieu de
l'île.
"Malheureusement, certains - parmi lesquels
beaucoup d'enfants - n'ont même pas réussi à arriver: ils ont perdu la vie en
mer, victimes de voyages inhumains et soumis aux brimades de lâches bourreaux",
a-t-il ajouté.
Il a aussi plaidé pour une lutte "avec
fermeté contre la prolifération et le trafic des armes".
Après une minute de silence, les dignitaires ont
chacun jeté à la mer une couronne de fleurs en mémoire des victimes des
traversées en Méditerranée.
Près de 400 noyés depuis le début de l'année
Depuis le début de l'année, 375 migrants, en
majorité des enfants, se sont noyés en tentant la traversée égéenne, s'ajoutant
à des centaines de victimes en 2015.
Sur le port de Mytilène, où une foule nombreuse
assistait à la cérémonie, quelques manifestants ont protesté contre les renvois
en Turquie, prévus y compris pour les demandeurs d'asile syriens. "Je
demande l'asile politique en Grèce", proclamait une pancarte.
Les tragédies en mer se sont toutefois raréfiées,
car depuis l'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie, les arrivées sur les
îles grecques sont passées à plusieurs dizaines par jours contre plusieurs
milliers cet été.
L'OBS avec AFP- 16 avril 2016
vendredi 15 avril 2016
lundi 11 avril 2016
dimanche 10 avril 2016
Huit convictions au coeur de l'exhortation de François
AMOUR
Un regard lucide sur le couple et la famille
S’il parle du mariage et de la famille, le pape François, dans Amoris laetitia, veut d’abord « parler de l’amour ». Le pape consacre d’ailleurs une longue et belle méditation à l’hymne à la charité de saint Paul (1 Co 13, 4-7), un texte souvent utilisé par les époux lors de leur mariage.
ACCOMPAGNER
Au côté des plus fragiles
L’accompagnement est un thème privilégié du pape François. Mais au-delà de ce qu’il en dit, le style même d’Amoris laetitia témoigne de sa posture de pasteur attentif à tous, quelles que soient les situations familiales : ses mots sont ceux d’un prêtre qui a beaucoup écouté. « L’Église doit accompagner d’une manière attentionnée ses fils les plus fragiles », affirme-t-il avec les pères synodaux.
HOMMES ET FEMMES
L’éloge d’un certain féminisme
Ancrée dans l’anthropologie biblique, l’exhortation apostolique fait l’éloge de la différence hommes-femmes. Une réponse aux inquiétudes exprimées par les pères synodaux face à l’idéologie du genre. « Il ne faut pas ignorer que le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés », rappelle le pape qui souligne aussi que « la valorisation de son propre corps dans sa féminité ou dans sa masculinité est aussi nécessaire pour pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent ».
PROCRÉATION
Une décision en conscience
La régulation des naissances, lieu de fracture entre de nombreux couples catholiques et le Magistère depuis l’encyclique Humanae vitae du pape Paul VI en 1968, est abordée à plusieurs reprises. Fidèle à sa méthode, François assume l’enseignement de ses prédécesseurs mais opère des déplacements. Ainsi, s’il « faut redécouvrir le message de l’encyclique Humanae vitae de Paul VI, qui souligne le besoin de respecter la dignité de la personne dans l’évaluation morale des méthodes de régulation des naissances », comme l’ont souhaité les pères synodaux, il ne reprend pas les termes du permis ou défendu.
SACREMENT
Favoriser l’intégration
Cette question avait été abordée dans le rapport final du synode, qui ouvre en particulier la voie au baptême pour les catéchumènes remariés qui avaient divorcé d’un premier mariage civil (n° 75) « à une époque où au moins un des deux conjoints ne connaissait pas la foi chrétienne ». À l’instar du document final, l’exhortation post-synodale insiste d’une manière générale sur l’accompagnement au cas par cas, en ne lésinant pas sur le vocabulaire ! « Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain. »
DISCERNEMENT
Sortir du légalisme
«Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes (…), on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du synode ou de cette exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. » Les pères synodaux réunis à Rome avaient été prévenus : ils ne devaient pas s’attendre à des changements de doctrine. Mais, avec cette exhortation, le pape François ne s’en tient pas non plus à des simples aménagements pastoraux. « C’est à un changement de regard sur les familles qu’il invite les pasteurs : en ne changeant pas la loi mais en leur demandant de faire du cas par cas, il va finalement beaucoup plus loin », observe Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, et participant à la deuxième assemblée du synode.
DIVORCÉS-REMARIÉS
Une nouvelle approche dans l’accueil
Objet des plus vifs débats dans les médias et dans l’opinion, l’accueil des divorcés remariés dans l’Église ne fait l’objet d’aucune révolution juridique et doctrinale. « Le pape ne dit pas la phrase que tout le monde attendait. Mais c’est tant mieux ! Il n’enferme pas l’Evangile dans un règlement », se félicite Mgr Jean-Paul Vesco, auteur de Tout amour véritable est indissoluble (Ed. Cerf), ouvrage dans lequel l’évêque d’Oran plaidait pour un changement de discipline sans pour autant remettre en cause la doctrine.
HOMOSEXUALITÉ
L’exhortation rappelle la doctrine
S’il évoque largement les situations dites « irrégulières », le pape mentionne très peu l’homosexualité de manière explicite. Cette question est citée parmi les « situations complexes » examinées par le pape, comme les mariages mixtes et les familles monoparentales. Le fait d’avoir au sein des familles « des personnes manifestant une tendance homosexuelle » est « une expérience loin d’être facile tant pour les enfants que pour les parents »,affirme le pape.
Journal "La Croix" 8 avril 2016
Cardinal Schönborn : " Le pape donne une aide au discernement"
ZOOM
La Croix : Par cette exhortation, le pape François refuse de trancher les débats dogmatiques et invite à la pratique, très ignatienne, du discernement devant les situations. Mais tout le monde n’est pas jésuite : comment peut-on, en pratique, généraliser le discernement ?
La Croix : Par cette exhortation, le pape François refuse de trancher les débats dogmatiques et invite à la pratique, très ignatienne, du discernement devant les situations. Mais tout le monde n’est pas jésuite : comment peut-on, en pratique, généraliser le discernement ?
Cardinal Christoph Schönborn : Toute personne doit discerner ce qu’il doit faire et ne pas faire. Le discernement, c’est la base de l’agir humain. Il est obligatoire pour tous. Les parents doivent discerner pour leurs enfants et pour leur propre vie de couple. Un couple qui vit une nouvelle union doit discerner entre eux s’ils veulent entreprendre un chemin de foi, discerner quelle est la volonté de Dieu sur eux, où ils en sont avec leur conscience, comment ils ont vécu les conséquences de leur séparation, comment ils ont traité leurs enfants.
> À lire aussi : Contre tout légalisme, Amoris laetitia appelle au discernement
Le discernement est aidé par l’Église, par la foi, par la prière. Il conduit les personnes à acquérir une personnalité mature. Il ne s’agit pas de former des automates conditionnés par l’extérieur, télécommandés, mais des personnes qui ont mûri grâce à leur amitié avec le Christ. Avec cette exhortation, le pape nous donne une magnifique aide pédagogique et spirituelle pour exercer ce discernement. Il tend la main à tous ceux qui sont en difficulté.
Comment « intégrer tout le monde », comme le souhaite le pape, sans tordre la doctrine ?
Card C. S. : La grande joie que me procure cette exhortation réside dans le fait qu’elle dépasse, de manière cohérente, la division artificieuse, extérieure et nette entre les « réguliers » et les « irréguliers ». Je sais personnellement, en raison de la situation de ma propre famille, combien cette distinction est difficile pour ceux qui viennent d’une famille « patchwork ». Le discours de l’Église peut blesser. Avec Amoris Laetitia, quelque chose change dans le discours ecclésial. Le pape François a placé son document sous le signe d’une phrase conductrice : « Il s’agit d’intégrer tout le monde », parce qu’il s’agit d’une compassion fondamentale de l’Évangile. Nous tous, nous avons besoin de miséricorde.
> À lire aussi : Amoris laetitia, un regard lucide sur le couple et la famille
Ce principe continuel de l’inclusion, bien sûr, préoccupe certains. Cette exhortation ne favorise-t-elle pas un certain laxisme ? Clarifions cela : le pape ne laisse planer aucun doute sur ses intentions et sur notre devoir. Il est convaincu que la vision chrétienne du mariage et de la famille a encore aujourd’hui une force d’attraction inchangée. Mais il exige une « salutaire réaction d’autocritique » et regarde les familles telles qu’elles sont. Ce sobre réalisme ne nous éloigne pas du tout de l’idéal ! Le pape a une profonde confiance dans les cœurs. Il évoque souvent la confiance dans la conscience des fidèles. C’est pourquoi le concept-clé de ce grand document, la clé pour comprendre correctement les intentions du pape François, c’est le discernement personnel, surtout dans les situations difficiles complexes. C’est ainsi que se forme la conscience.
Sur les divorcés remariés au civil, le pape le dit à cet égard avec clarté : il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers. Ils étaient nombreux ceux à attendre une nouvelle norme. Ils resteront déçus. Dans ce document, le pape n’innove pas mais développe la doctrine, sans rupture.
Recueilli par Sébastien Maillard (à Rome)
Journal "La Croix" du 8 avril 2015
Journal "La Croix" du 8 avril 2015
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