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Notre fraternité est composée de 25 personnes : 18 laïcs et 4 prêtres, Trinitaires de Béthanie ou membres associés et 3 Religieuses Trinitaires de Valence. Fondée en 2010, les membres de la fraternité ont vocation à assurer une présence priante et aimante là où ils vivent. La fraternité est aujourd'hui présente dans le diocèse d'Angoulême et en Champagne/Ardennes.

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samedi 24 octobre 2015

Les pères synodaux ont adopté le document final : Il ouvre la voie au "discernement" pour les divorcés remariés



« les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas ».

ADOPTÉ À UNE VOIX PRÈS

Ce paragraphe sur le discernement a été adopté à seulement 178 voix, soit, à une voix près, tout juste les deux tiers pour qu’il soit validé par les 265 pères synodaux votant.
De plus, le rapport final ouvre la voie au baptême pour les catéchumènes remariés qui avaient divorcé d’un premier mariage civil (n° 75) « à une époque où au moins un des deux conjoints ne connaissait pas la foi chrétienne ». L’Église reconnaissant à ce premier mariage l’indissolubilité du mariage sacramentel entre deux baptisés, ils n’y avaient jusque-là pas accès. « Les évêques sont appelés à exercer, dans ces cas, un discernement pastoral calibré/proportionné à leur bien spirituel ». « Nous reconnaissons que l’Esprit Saint est venu les chercher là où ils étaient. Peut-on résister à l’Esprit Saint ? », explique à La Croix Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la conférence épiscopale française, qui a fortement soutenu, avec d’autres, cette proposition.

 LANGAGE RAPPELANT VATICAN II

Au-delà de cette question, qui aura été très débattue au cours de ce Synode, le document final déploie un langage non pas centré sur un rappel de la loi – l’Église ne renonce pas à annoncer la joie et la beauté du mariage – mais portant un regard compatissant sur les situations familiales, y compris irrégulières. Ce langage rappelle fortement le regard de Vatican II et notamment de Gaudium et Spes, ainsi lorsqu’il souligne que « l’Église fait siennes, dans un partage affectueux, les joies et les espérances, les douleurs et les angoisses de chaque famille ». Le texte aborde les situations des familles de migrants, séparées et éprouvées par les conflits ou encore les violences contre les femmes.
Le texte aborde l’homosexualité, mais seulement sous l’angle des familles confrontées à cette situation. Il rappelle la dignité des personnes homosexuelles, rejetant une discrimination injuste.

« DOCUMENT SUR LA FAMILLE » DEMANDÉ AU PAPE

L’ensemble des 94 paragraphes ont recueilli la majorité qualifiée nécessaire des deux-tiers, contrairement au document final de l’an dernier où 3 paragraphes ne l’avaient pas recueillie.
Les pères synodaux concluent leur texte par une demande au pape de donner à l’Église « un document sur la famille », lui laissant ainsi des marges pour préciser les conditions d’accès aux sacrements pour les divorcés remariés.
Le pape François a conclu les trois semaines de travaux de l’assemblée par un discours fort, très orienté vers la miséricorde. « Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit ; non les idées mais les hommes ; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon », a-t-il déclaré. « Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu »
Devant les différences notables entre évêques et des situations des familles selon les continents, il a invité à « l’inculturation » : « L’inculturation n’affaiblit pas les vraies valeurs ».
Dans ce discours, le pape est revenu aussi sur les incidents ayant émaillé ce Synode, accusant « des méthodes parfois pas du tout bienveillantes ». Une référence implicite à la lettre rendue publique de cardinaux doutant de sa conduite des travaux.

Céline Hoyeau et Sébastien Maillard (à Rome)

Source : "La Croix" du 24 octobre