Mgr Georges Pontier a invité l’ensemble des catholiques de France à vivre ce vendredi 29 juillet, une journée de jeûne et de prière pour demander la paix et la fraternité
De Cracovie, où j’ai appris le drame impensable et horrible de Seine-Maritime, je veux transmettre à la famille du Père Hamel, à la paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray et à l’Archevêque de Rouen, l’assurance de ma grande proximité ainsi que ma prière et ma solidarité. Ce drame, survenu dans une église, bouscule et trouble l’ensemble des Français.
Je remercie tous ceux qui, dans leur diversité, ont exprimé leur amitié à la famille catholique.
Des sentiments divers nous habitent en ces instants. Nous savons bien pourtant que seule, la fraternité, chère à notre pays, est la voie qui conduit à une paix durable. Bâtissons-la ensemble.
J’invite tous les Catholiques de France à une journée de jeûne et de prière pour notre pays et pour la paix dans le monde ce vendredi 29 Juillet.
Ici, à Cracovie, avec tous les évêques français présents, j’invite les jeunes de nos diocèses et de nos mouvements, à vivre le Chemin de Croix avec le Pape François à cette intention. Nous suivrons le Christ dans sa victoire sur la haine, la vengeance et la mort.
Il est notre lumière et notre espérance.
Et une tribune de Mgr Jacques Gaillot
pour le Huffington Post du 27 juillet
Meurtre à l'autel
C'est en France que le drame a lieu. Dans une
église paisible où un prêtre âgé célèbre la messe avec quelques fidèles.
Et brusquement les symboles sont fracassés :
l'église qui est un lieu sacré de prière devient un lieu où l'on tue. Le prêtre
qui officie à l'autel, revêtu de son aube, est égorgé à l'arme blanche.
L'Eglise catholique est frappée au cœur. On n'est
plus en Irak ou en Syrie, mais en pays normand. Nous sommes avertis.
Ce prêtre de 86 ans a servi jusqu'au bout comme un
fidèle serviteur. On ne lui a pas pris sa vie car il y a longtemps qu'il
l'avait donnée. Il a versé son sang pour que les hommes ne versent plus le sang
de leurs frères.
Ce bon pasteur qui aimait les gens a donné sa vie
pour celui qui l'a égorgé et pour nous tous, afin que nous restions des frères,
proches les uns des autres.
Sa mort est semence de vie. Elle est source
d'espoir et de solidarité.
Nous pouvons dépasser nos peurs, abattre les murs
de la haine, aller à la rencontre des autres.
Plus que jamais, il s'agit de construire un monde
dans lequel chacun existe pour l'autre.
L'avenir est ouvert.
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 26 juillet 2016