samedi 25 février 2017

Notre chère amie Paule, dont la santé s'est beaucoup altérée ces jours-ci, nous a offert il y a quelques mois des morceaux choisis de ses lectures, en voici quelques-uns, qu'elle en soit remerciée. Elle a beaucoup prié pour nous, notre prière l'accompagne dans son "passage"...



extraits de livres de Jean Sulivan :

Présence-Absence:
"Je suis reconnaissant à qui m'aime de m'aider à me sentir bien dans la solitude. Ceci est ambigu. C'est grâce à la présence-absence attentive de qui m'aime que la solitude m'est précieuse."

Autorité:
"N'a autorité sur moi que celui qui est capable de me faire exister plus... Cette autorité ne revendique pas. Elle ne s'impose pas. Elle se propose. Car elle ne s'adresse finalement qu'à des êtres disposant d'eux-mêmes."

Prière:
"La prière c'est la prise de conscience que nous sommes mortels, impuissants devant l'infini, devant le monde, devant tout ce qui arrive. Elle parle en nous la prière... Il suffit d'être attentif, de prêter l'oreille."

Pharisiens:
"Les publicains et les prostitués vois précéderont dont le royaume."
"Ce que Jésus dénonce c'est la satisfaction d'un salut que l'on se donne par ses propres forces... le légalisme qui remplace la morale, la vertu devenue objet de possession, l'ostentation dans l'aumône, le jeûne et la prière..."

Contemplation:
"J'envie l'homme de la contemplation, qui parfois au sein même de l'action, trouve son bonheur dans les choses simples de la vie, capable d'attention aux rencontres."

Apparences:
"Les apparences ont cessé de m'impressionner. J'ai su que je ne ferai pas carrière, que ma réputation n'avait aucune importance, que je n'avais rien à perdre, rien à gagner, qu'un gardien de moutons était aussi important qu'un philosophe ou un président."

Royaume:
"Vivre un réel qui a partie liée à l'imaginaire, là où la compétition est seconde, où le désir de paraître est insignifiant, à cause d'une expérience, c'est accéder au Royaume."

Liberté spirituelle:
"Un homme n'est vivant que lorsqu'il accède à la liberté spirituelle... quand il n'a plus d'ordre à recevoir, quand il devient un avec Dieu qui ne donne jamais d'ordre parce qu'il est amour.

Au désert:
"Le témoin doit d'abord prendre ses distances, vivre comme en marge, au désert, afin de ne pas mourir étouffé par le quotidien. Cette séparation ne sera jamais source d'orgueil, au contraire, il sera humble, voire humilié."

En sursis:
"S'éprouver en sursis. On ne devient réellement adulte qu'à ce moment-là. Sans savoir ne pourquoi, ni comment, une espèce de grâce vous tombe dessus. C'est un privilège qui t'es donné, inutile de le chercher : tu te sais en sursis. tout peut alors arriver, l'ambition n'est plus l'ambition, tu es guéri des sentiments ordinaires, tu t'amuses de ce qui t'arrive. Tu jouis de l'instant, de n'importe quoi : un rayon de soleil sur un arbre l'hiver, un merle sur une pelouse, un visage. Tu es entré dans l'écoute du temps sans rien retenir pour toi, c'est l'agrippement qui cesse."
"Le Royaume est cette capacité d'habiter l'instant, d'être présent, avec tout ce que la présence suppose de mort, de fragilité... C'est un élan où l'on se reconnaît comme un vivant destiné à mourir... cette qualité humaine, c'est le sursis." 

Esprit-Saint:
"Quand on s'est une bonne foi livré au Saint-Esprit, et que l'on marche sous sa conduite, on va comme un navire qui a le vent en poupe..."

Rupture:
"Comme Moïse et Jésus fuyant en Egypte, nous avons à passer dans l'exil, la souffrance, puis la libération... Cela demande une rupture."

Terreau de tendresse:
"Au moment du découragement ou de la mauvaise conscience, l'urgent serait de raviver notre mémoire en nous souvenant qu'il y toujours, en nous, plus que nos terres dévastées. Il y a toujours en nous -même à notre insu- ce terreau de tendresse en qui est enfouie la promesse qui nous met au large. Si la crois de Jésus signifie encore quelque chose, ce pourrait être de nous révéler que les déchirures les plus douloureuses sont aussi celles qui donnent passage à la lumière la plus vive ! D'où ce bel appel à entendre : "Ne liquidez pas trop vite vos blessures : elles peuvent, si vous en avez la grâce et le courage, donner naissance à des ailes."

Jésus:
"Même si en Jésus la sérénité domine... en lui cependant l'amour inaltérable du Père se mêle à l'angoisse, jusqu'au don ultime... Le mystère chrétien est là, mais lié au sensible et à la complexité des états d'être."


En soi:
"Non seulement il faut retrouver le Royaume en soi, mais il faut s'y préparer par la redécouverte de l'intériorité et de la contemplation."



de Jean Vanier :


être soi :
"Bonne nouvelle annoncée aux pauvres : " Je t'aime avec tout ce qui est cassé en toi, avec toutes les barrières dont tu as entouré ton coeur, parce que tu avais peur... Tu as le droit d'être toi-même... dans ta pauvreté, tu n'as rien à prouver."

Liberté:
"Jésus invite mais n'impose rien, il nous veut entièrement libre, il ne manipule personne... Nous aussi, nous n'avons pas à imposer notre idéal à l'autre, mais à le respecter avec ses faiblesses."

Confiance:
"Jésus nous demande seulement notre confiance. Aime-moi assez pour me croire, pour me suivre sans savoir où tu vas, dans l'insécurité, libère-toi !"

Esprit-Saint:
"Eclairés, fortifiés, entraînés par l'Esprit-Saint, quoi qu'il arrive, nous connaîtrons la paix, la confiance, la joie... L'Esprit dans le silence est communion... Vivons dans l'action de grâces."



de Guy Gilbert :

Aime-moi tel que tu es :
"Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme; la faiblesse et les infirmités de ton corps... Je te dis quand même : "Donne-moi ton coeur, aime-moi tel que tu es." Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais connaître, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas m'aimer. Aime-moi comme tu es... A chaque instant... dans la ferveur ou dans la sécheresse, la fidélité ou dans l'infidélité, je veux l'amour de ton coeur indigent... Je désire voir du fond de ta misère, monter l'amour..."
Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force; je te donnerai d'aimer au-delà de ce que tu as pu rêver. Mais souviens-toi : Aime-moi, tel que tu es."



de Paul Baudiquey :

La grâce des grâces:
"Il faut misère, et parfois même profonde misère, pour avoir coeur... Notre assurance n'est plus en nous, elle est en celui qui nous aime. Accepter d'être aimé... accepter de s'aimer... Nous le savons : il est terriblement facile de se haïr. La grâce est de s'oublier. Et la grâce des grâces est de s'aimer humblement soi-même, comme n'importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ ? Encore faut-il avoir appris ce que "tomber" veut dire, ce que veut dire "craquer". Que peuvent savoir de la miséricorde des matins, ceux  dont les nuits ne furent jamais de tempêtes et d'angoisses ?
Que nous soyons dans l'inquiétude... que nous marchions le coeur serré, dans la vallée de l'ombre et de la mort... Un amour nous précède, nous enveloppe... L'inconnu d'Emmaüs met ses pas dans les nôtres et s'assied avec nous à la table des pauvres..."



de frère Aloïs de Taizé:

Quelqu'un qui simplement est là :
"Le doute traverse, je crois, toute existence humaine, notre espérance est un peu envahie par le brouillard... Nous avons besoin de quelqu'un qui, simplement, est là, grâce irremplaçable, décisive dans ces moments de ténèbres... Il vient simplement nous rappeler que Dieu est là, même si la brume qui nous entoure nous le cache... C'est au coeur de notre propre faiblesse que s'allume le feu toujours fragile de notre confiance en Dieu. Chaque humain doit entrer dans ce combat intérieur.
A Noël, l'ombre de la Croix se profile déjà. Car, en s'incarnant, Dieu choisit d'habiter la fragilité humaine. A Noël, Dieu vient habiter nos déchirures et nos souffrances, là où nous ne l'attendions pas. Le Christ nous rejoint au plus bas, il ne nous laisse pas seuls, il se fait homme comme nous pour mieux nous tendre la main et nous relever... Dieu se fait tout proche. Il ose la vulnérabilité, il accepte de dépendre de l'homme, par amour de l'humanité."



du pape François:

L'esprit-Saint :
"L'esprit-Saint agit comme il veut, quand il veut et où il veut... Apprenons à nous reposer dans la tendresse des bras du Père... laissons-le rendre féconds nos efforts comme bon lui semble."





"Je priais avec la recommandation de Jésus : "Demandez, et il vous sera donné..." Et puis ces mots : " Que te soit donnée une paix joyeuse de plus en plus forte..." Ensemble, le Seigneur peut nous exaucer et vouloir que la petite graine de moutarde devienne un arbre épanouï..."
                                                      Paule