samedi 25 mai 2019

La première soirée sur la mystique juive


- Jeudi 23 mai à 20h30, maison diocésaine, la première littérature mystique juive*, par Apolline THROMAS, doctorante à la faculté de théologie et des sciences des religions de Lausanne.

Gérard Benguigui
président de l'association juive 

d'Angoulême et de la Charente
et Apolline Thromas

Apolline Thromas
avec son oncle Gérald Jamin
vice président
des "Deambulations Mystiques"




La Littérature des Hekhalot ou Littérature des palais célestes 
Lorsque l’on évoque la mystique juive ancienne, on pense d’emblée à la Kabbale, soupçonnant rarement l’existence d’un courant antérieur. Encore méconnue, la littérature des Hekhalot est l’expression de ce premier mouvement mystique juif, systématisé à travers une littérature cohérente. Celle- ci se présente sous la forme d’un corpus d’une dizaine de textes, qui ont connu une popularité certaine à l’époque médiévale. Autour d’un noyau commun – les visions de la Merkavah (le « trône- char » divin) d’Éz 1-10 –, ces textes proposent une conception innovante de dieu, des anges et de l’homme, ainsi que des rapports qui lient ces trois instances. 
Dans la littérature des Hekhalot, le monde céleste se compose de sept palais successifs, gardé chacun par des cohortes d’anges redoutables chargés d’en contrôler l’entrée. Seul le mystique averti pourra accéder à ces sept palais, après avoir prouvé son mérite aux anges par sa parfaite connaissance de la Torah et par l’adjuration des noms divins. Alors seulement, il entrera dans l’ultime palais, où dieu, siégeant sur son trône-char, lui révélera ses mystères et lui permettra de participer à la doxologie céleste et à la liturgie angélique. 
Souvent ésotériques, parfois magiques, ces écrits ont été composés entre le V
et le IXs. de notre ère, entre la Palestine byzantine et la Mésopotamie sassanide, puis islamique. Ils sont un témoignage éclatant de la vivacité de la littérature juive au début de l’époque médiévale. 
Quels sont les principaux thèmes développés par cette littérature ? Quels sont les textes qui la constituent ? Comment sont-ils parvenus jusqu’à nous et comment le chercheur les appréhende-t- il ? Quels liens cette littérature juive entretient-elle avec les cultures afférentes ? Dans quels milieux a-t-elle été produite ? En quoi nous permet-elle d’interroger notre conception de la mystique ? 

Autant de questions qui ont été abordé avec autant de pédagogie que de science par Apolline Thromas.